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Horace Vernet, né le 30 juin 1789 à Paris où il est mort le 17 janvier 1863, est un peintre français, membre de l'Institut.
Fils de Carle Vernet, petit-fils de Claude Joseph Vernet et de Jean-Michel Moreau, il suivit les traces de son père dans la peinture militaire dont il fit sa spécialité et où il se révéla un peintre brillant, mais superficiel. On lui doit des scènes de batailles1, de sport, et des sujets orientaux. Une de ses filles épousa le peintre Paul Delaroche, une autre, Henriette Edmée, fut l'épouse d'Adolphe Yvon.
Il intégra l'atelier du peintre François-André Vincent (1746-1816) à l'École des beaux-arts de Paris.
Peintre déjà célèbre en son temps, il fut directeur de l’Académie de France à Rome de 1829 à 1834. Il prit le premier daguerréotype du port de Marseille en 1839. Enrichi, il acquit en 1855 un domaine au lieu-dit « Les Bormettes », sur le territoire de la commune de La Londe-les-Maures, alors simple faubourg de Hyères, charmé par la beauté du site dont l’eau bleutée et les collines galbées lui rappelaient l’Algérie où il avait auparavant séjourné. Il s’y fit construire un vaste château médiéval composé de différents corps de bâtiments hétéroclites et de style divers.
En octobre 1839, Vernet fit un voyage en Orient en compagnie2 de son neveu Charles Burton et d'un photographe ami et élève, Frédéric Goupil-Fesquet équipés de matériel produit par Lerebours3. Ils avaient été précédés en Egypte de quelques semaines par le franco-canadien Gaspard-Pierre-Gustave Joly de Lotbinière, qu'ils rencontrent en novembre. Les trois hommes rapportèrent leurs daguerréotypes qui donnèrent lieu à un livre, les Excursions daguerriennes publiées sous forme de lithographies par Lerebours en 1842.
« Il était un homme d’esprit, caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée », écrit Sainte-Beuve4.
Il était le beau-père de Paul Delaroche, son cadet de 8 ans. En 1845, il perd sa fille Louise, alors âgée de 31 ans. Sa douleur lui inspirera son œuvre L'ange de la Mort.
À l’Exposition universelle de Paris de 1855, il occupa comme Ingres une salle entière et reçut la médaille d’honneur, ce qui le plaça en tête des peintres de son époque. Le peintre anglais Edwin Henry Landseer dit de lui : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux car ils ne procèdent que de lui-même
» Au mois de décembre 1862, Napoléon III, apprenant la grave maladie de l’artiste, lui écrit : « Mon cher Monsieur Horace Vernet, je vous envoie la croix de Grand officier de la Légion d'honneur comme au grand peintre d'une grande époque
»5. Il est inhumé au cimetière de Montmartre à Paris, section 5.
Olympe Pélissier, étude pour Judith et Holopherne (1830), musée des beaux-arts de Boston.
Allégorie de la Pologne vaincue ou Le Prométhée polonais (pl), vers 1831, Bibliothèque polonaise de Paris6.
Œuvres
Son œuvre gravé complet est vendu aux enchères en 1861.
Œuvres conservées :
Palais Bourbon, plafond du salon de la Paix :
Paix entourée des génies de la vapeur sur terre et sur mer, 1838-1847
Dijon
Portrait du maréchal Vaillant, 1854, huile sur toile, 239 x 153 cm, Musée des beaux-arts de Dijon
Thamar et Juda, Musée Magnin
Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
Étude pour un portrait de Mme Paul Delaroche, huile sur toile, 40 x 36 cm, dépôt du musée du Louvre
Musée Condé, Chantilly
Le Duc d'Orléans demandant l'hospitalité aux religieux du Petit Saint-Bernard, avant 1819
Le Parlementaire et les Medjeles, 1834
Leçon de violon du comte de Paris, 1842
Portrait du duc d'Orléans, 1819
Musée de l'Histoire de France, Château de Versailles, Versailles
Louis-Philippe et ses fils devant la Grille d'Honneur, 1846
Prise de la smalah d'Abd-el-Kader, 1845, la plus grande toile française au XIXe siècle7
Bataille d'Iéna, 14 octobre 1806
Bataille de Bouvines, 27 juillet 1214
Bataille de Fontenoy, 11 mai 1745
Bataille de Friedland, 14 juin 1807
Bataille de Wagram, 6 juillet 1809
Caricature
Horace Vernet a dessiné une caricature représentant le roi Louis XVIII venant de déféquer, avec à ses pieds un étron, à ses côtés, un personnage s’apprêtant à torcher le royal postérieur. Annoté de la main de l’artiste : Le porte coton du Roi Louis Dixhuit fait par Horace Vernet chez nous le 20 décembre 1816. Le porte-coton était une fonction de laquais et désignait un employé au service des latrines. Ce dessin provenant de la collection du colonel Louis Bro, ami d’Horace Vernet, fut vendu aux enchères à Reims le 18 décembre 2005, no 172 du catalogue où il est reproduit. Il a été offert à l’École nationale supérieure des beaux-arts, par une association8.
Réception critique
Horace Vernet fut très sévèrement jugé par Charles Baudelaire dans sa critique des salons de 1845 et 1846 : « M. Horace Vernet est un militaire qui fait de la peinture. — Je hais cet art improvisé au roulement du tambour, ces toiles badigeonnées au galop, cette peinture fabriquée à coups de pistolet, comme je hais l'armée, la force armée, et tout ce qui traîne des armes bruyantes dans un lieu pacifique. Cette immense popularité, qui ne durera d'ailleurs pas plus longtemps que la guerre, et qui diminuera à mesure que les peuples se feront d'autres joies, — cette popularité, dis-je, cette vox populi, vox Dei, est pour moi une oppression. » Curiosités esthétiques, Salon de 1846, Paris, Michel Lévy, 1868, p. 159.
En revanche, il était grandement défendu par Théophile Gautier9.
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